Faut-il être un peu moins pro-éolien, face aux médias?

Surtout ne plus dire qu’on est pour l’éolien à tout prix, le vent aurait-il un peu tourné?

– Comme hier, 17 décembre 2017 où le Président Macron a lui-même affirmé sur Antenne 2 qu’il savait que les Énergies Renouvelables étaient intermittentes, en montrant avec son bras les pics et baisses de la production mais qu’il fallait seulement penser à organiser le remplacement des autres énergies. Bel effet de style ! Il faut pourtant, a-t-il rappelé, SIMPLIFIER les démarches des sociétés éoliennes qui peinent à faire aboutir leurs projets et associer la FINANCE à ces projets. Et, en plus, cela créera des emplois dans les régions, ajoute-t-il. C’est DONC qu’il est un peu POUR, non ?

– Par contre, Xavier Batut, député LREM de Normandie, explique longuement sa position face aux contestations locales envers  l’éolien en 3 points clés : il dit qu’il faut commencer par privilégier les économies d’énergies,ne pas aller trop vite, en pensant au mix énergétique tout en poursuivant la recherche. Mais il ose évoquer le risque de destruction de nos paysages. Texte de Xavier Batut.

 

“ La transition écologique est un sujet primordial des trente prochaines années.

Élu d’une circonscription où se situe une centrale nucléaire et des éoliennes, je m’engage pour un mix énergétique de bon sens : finançable et acceptable.

Régulièrement, je suis interpelé, sur l’impact des éoliennes sur le quotidien des habitants…

« One Summit Planet » à Paris pour quoi faire ? Où sont les priorités ? En connaissance des avancées techniques et scientifiques, qu’est-il nécessaire de faire pour fournir de l’électricité au monde entier, rendre notre air plus respirable, offrir de l’eau potable dans toutes les régions du monde, tout en contenant le réchauffement climatique et sans remettre en question notre qualité de vie ? Sans prosélytisme pour telle ou telle énergie, ces questions sont essentielles.

Il n’y a pas de solution miracle

Dans de nombreux pays, économiquement riches, l’accès à l’énergie (chauffage, éclairage, déplacements, numérique…) est tellement simple, qu’elle est gaspillée sans discernement. .. « L’énergie économisons-la !». ..Tout le monde s’accorde pour reconnaître, que l’électrification des pays permet l’émancipation des populations tout en produisant 25% de la production du CO2 mondial. Cela oblige à trouver des solutions pour permettre la décarbonation. Au risque de décevoir, je n’ai pas de solution unique, ni miraculeuse.

Une indépendance énergétique historique, stratégique et technologique

Au fil des années, l’industrie du nucléaire est devenue un savoir-faire français. Avec un prix au kilowattheure le plus bas d’Europe, un parc énergétique mobilisable en période difficile, la France connait l’indépendance énergétique.

Cette indépendance « nucléaire » est un fait établi mais beaucoup de nos centrales arrivent à terme. Je veux parler des centrales quadragénaires pour lesquels nous n’avons pas anticiper le renouvellement. Sommes-nous conscients que cela aura une incidence sur notre capacité à pallier aux fortes demandes d’électricité avec le risque de nous retrouver exposée à des coupures répétées ?

… une production mobilisable en baisse

Pourtant « nous sommes passés à un cheveu d’enclencher la mesure d’interruption » le 25 janvier 2017. Ce jour-là, le système était au bord de la rupture. La maintenance en cours de réacteurs n’a rien fait pour arranger la situation.

Pour y faire face, l’éolien, les bioénergies et le photovoltaïque n’ont fournis respectivement que 1,5%, 1% et 0% des besoins contre 61% pour le nucléaire. Depuis cette alerte sans conséquence, des centrales thermiques au fioul ont été fermées par EDF et les dernières centrales à charbon vont suivre…Elles participaient encore à leur niveau à 5 et 3%, le gaz et l’hydraulique apportant les 10 et 13% manquant avec les 5,5% d’électricité « étrangère ». Dans un récent communiqué de presse (7 novembre 2017) Réseau de Transport d’Electricité (RTE), indique : « nous pourrions prendre des mesures exceptionnelles, allant jusqu’à des coupures programmées cet hiver. »

La patience est la clé du succès énergétique français

Vouloir déployer les énergies renouvelables à tout prix en 10 ans et supprimer sur la même période 17 réacteurs aurait été une faute majeure de ce début de 21ème siècle avec un énorme risque de revenir en urgence au charbon comme l’Allemagne. La France a vécu dans un esprit « d’écologie magique » et la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) publiée au Journal Officiel du 18 août 2015 en était l’exemple caricatural. Vouloir se précipiter était antinomique avec la notion de transition énergétique vers un mix raisonné et programmé. De façon, caricaturale, est-ce que chaque français est prêt à avoir une éolienne dans son jardin afin de compenser la fermeture de centrales au risque de perdre notre indépendance énergétique et surtout de voir des pannes prolongées se répéter ? Ne soyons pas trompés par l’impatience écologique. Soyons réalistes et pragmatiques. Les énergies renouvelables, en développement, restent insuffisantes avec leur rendement inférieur à 30%.

Force de proposition et volontarisme

Chaque région est particulière et doit pouvoir adapter son projet de mix énergétique, à ses spécificités, sa géographie, son histoire, son développement et ses habitants. Des territoires gigantesques de Hornsdade en Australie Méridionale ou de Palm-Spring en Californie sont incomparables, par leur étendue, à nos campagnes et nos terroirs. Des parcs éoliens de plusieurs centaines de mats y sont installés. Négliger les possibles progrès en matière de stockage, de transport des énergies, de retraitement des déchets serait aussi irresponsables que de s’obstiner à détruire nos paysages et miter nos campagnes avec des éoliennes surdimensionnées. A ce sujet, pourquoi les distances de sécurité sont de 3 000m dans certains états américains ; de 1 500m en Bavière et de 500m en France ? Pour cela la proximité des habitations doit être mieux prises en compte en France avec une proportionnalité à la taille des machines.

Je défends une politique énergétique respectueuse de l’environnement, tournée vers la recherche et l’innovation, adaptée à nos capacités de production, sensible à la création et au maintien d’emplois, compatible avec les spécificités de chaque territoire. »

2 comments

  1. je m’interroge sur le fait qu’une partie de la population qui déserte la vie urbaine pour différentes raisons, comme une qualité de vie, vient habiter à la campagne , fait taire les cloches, les poules, les bruits , porte plainte contre les odeurs du voisinage (existantes auparavant). Cette population supportera-t-elle le bruit , la vue, bref toutes les bonnes choses de l’éolien industriel? Les promoteurs de l’éolien ont une façon particulière et singulière d’investir les campagnes économiquement faibles, imposer leurs points de vue aux conseils municipaux et autres élus locaux. Pour des raisons évidentes de transparence, il serait utile qu’un discours clair et non ambigu soit porté par les autorités officielles.

    1. En effet, les conseils municipaux et les agriculteurs sont les grands porteurs de ces projets, espérant, pour les uns, augmenter les revenus en baisse de leur commune mais aussi leurs propres revenus pour les autres. Mais qu’en sera-t-il d’ici peu, quand les riverains auront la possibilité de « financement participatif » très alléchante, semble-t-il, pour les intérêts mirobolants allant jusqu’à 7% quand le livret A est à 0.75%. Ils ne voient pas que LE CAPITAL N’EST PAS GARANTI !
      Ce sera sans doute un des scandales à venir, après les mises en faillite des communes qui seront chargées des démantèlements de milliers d’éoliennes à la place des gros promoteurs qui auront mis en faillite leurs filiales responsables des parcs et créées pour cela , se lavant les mains de ces problèmes.
      Il est urgent effectivement que ce secteur soit moralisé…

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