Pays Briard : éoliennes la question à trois « pales »

Un article du Pays Briard, face au développement éolien en Brie.

Là aussi, le département est largement convoité par les promoteurs et sans écouter le refus local des futurs riverains.

Communes et propriétaires terriens y trouvent un intérêt, mais l’acceptabilité des villages n’est jamais prise en compte.

À l’image du supplice d’origine oriental, les gigantesques éoliennes et leurs trois pales sont-elles de nouveaux pals briards énergétique, financier et écologique ?

Un pal énergétique ?

La Seine-et-Marne a été décrétée terre d’accueil des éoliennes. Car, s’il y a bien du vent dans les autres départements de la région Île-de-France, la cartographie des zones favorables dans le schéma départemental éolien (juillet 2012 ; lire Le Pays Briard du 7 septembre) y concentre les zones favorables, avec une région phare : la Brie. La multiplication actuelle des projets éoliens y trouve sa source…                    Mais si un village devait être uniquement connecté aux éoliennes qu’il héberge, il y aurait tout juste de quoi alimenter simultanément quelques fer-à-repasser ou aux ménages de choisir entre la télévision, le four, la machine à laver, et encore, lorsqu’il y a suffisamment de vent…

Un pal financier ?

EDF doit racheter l’électricité produite par les éoliennes des opérateurs privés quasiment le double de ce que lui coûte sa production électrique, et cela par décision gouvernementale. Une décision qui risque d’ici peu d’être jugée par la Cour de justice de l’Union européenne comme une aide d’État : un collectif anti-éolien avait contesté le tarif de rachat fixé par l’arrêté tarifaire de 2008 (82 euros le mégawatt/heure, un tarif très avantageux pour les fermes éoliennes) et qui alors aurait dû être déclaré à la Commission européenne, ce qui n’a pas été le cas.
Ainsi, plus la part de l’énergie éolienne augmente, plus cela impacte négativement la rentabilité d’EDF, avec comme seule alternative pour l’opérateur électrique historique d’augmenter ses tarifs en direction de ménages notamment…         L’argent est donc prélevé à un opérateur privé (EDF et donc dans la poche de ses clients) pour le distribuer ponctuellement, localement, et principalement dans la poche des promoteurs exploitants d’éoliennes.

Un pal écologique ?

Vantées par les écologistes politiques parisiens pour la mise en œuvre de la « nécessaire transition énergétique », les éoliennes ont comme plus farouches opposants les écologistes de terrain. Tout du moins ceux qui voient s’en installer près de chez eux, c’est ce qu’a constaté ce maire d’une commune marnaise, qui souhaite garder l’anonymat : « Dès le projet annoncé, les écologistes du village sont montés au créneau : les éoliennes allaient perturber la migration des oiseaux, créer des interférences insupportables, et surtout cela allait faire baisser la valeur de leurs biens, des maisons secondaires au calme dans nos campagnes ».
« Nous avons pensé faire comme avec les réseaux, les enterrer, mais ainsi, une éolienne, forcément, ça marche beaucoup moins bien ». Sans compter avec la mise en construction de centrales CO2 émettrices afin de compenser l’intermittence de la production…     il est permis de se demander justement si l’opposition des populations n’est pas le fruit de ce forcing à tous crins. Avec un peu de respect des habitants, l’acceptation de ce mode de production électrique serait certainement plus grande, c’est-à-dire implanter loin des habitations, bien au-delà des 500 mètres légaux

Article actu.fr

Inutile de se le cacher, les éoliennes sont imposantes, même installées réglementairement (photo prise depuis une route départementale, sans montage ni trucage).