À quand un moratoire sur la méthanisation agricole industrielle ? (2)

Suite de l’article précédent et le témoignage de Daniel Chateigner sur les accidents de méthanisation : « La méthanisation, c’est 163 accidents sur 113 sites en France, des incidents, des pollutions, des morts. Je peux fournir la carte d’accidentologie. Le tout pour un gain énergétique ridicule, et un appauvrissement des sols qui conduira à une perte progressive de souveraineté alimentaire » expliquait à nos confrères du Télégramme le physicien Daniel Chateigner, membre du CSNM, Collectif scientifique national pour une méthanisation raisonnée, après l’incendie de l’usine de méthanisation de Saint-Gilles-du-Mené (Côtes d’Armor). Depuis, ce sont en tout 271 incidents qui ont répertoriés sur 170 sites, dont plus de 80 % sont des atteintes aux milieux naturels, à l’exemple des centaines de mètres cubes de boues (digestat) retrouvées dans un lac landais le 17 mars dernier. »

Exemple d’accident, violent incendie en Bretagne : Incendie au méthaniseur de St Gilles du Mené, Bretagne 07 2019

https://www.ouest-france.fr/bretagne/le-mene-22330/saint-gilles-du-mene-geotexia-en-proie-des-flammes-6446990

Un incendie s’est déclaré mardi 16 juillet dans l’entreprise de méthanisation Géotexia située à Saint-Gilles-Du-Mené, commune du Mené (Côtes-d’Armor). La suspension de l’activité de l’usine met cinq salariés au chômage technique.

L’usine de méthanisation Géotexia était en feu mardi 16 juillet.

L’alerte a été donnée par deux salariés présents sur le site. Ils étaient sortis à l’arrivée des secours.

45 sapeurs-pompiers ont été dépêchés sur place. Ils ont circonscrit l’incendie en très peu de temps. Environ 10 000 litres d’acide sulfurique étaient stockés dans le bâtiment. Le risque d’explosion a été écarté. Un conseiller technique en risques chimiques était sur place.

« Nous n’avons heureusement aucun blessé à déplorer. La partie administrative de l’entreprise est préservée, toutefois le bâtiment de production biogaz a été la proie des flammes », indiquait le major Thierry Rouault, commandant de la communauté de brigades de gendarmerie de Merdrignac.

Un risque de pollution

À midi, les sapeurs-pompiers étaient toujours présents. Le capitaine du SDIS de Saint-Brieuc est revenu sur la mission des sapeurs : « Il fallait stopper rapidement l’incendie. Il nous fallait éviter la propagation du feu. Nous avons pris en charge l’alimentation en eau et nous sommes allés voir les habitations alentour. Nous assurons la protection de nos pompiers. Il y a un risque de pollution. Toutes nos eaux d’extinction sont chargées d’acide, elles sont donc contenues sur place pour éviter de polluer. » Il ajoute qu’il s’agit à présent « de trouver une solution pour évacuer ces eaux ».

Pour y parvenir, Face au risque d’effondrement du bâtiment métallique, une surveillance va être maintenue tout au long de la journée.

Un bâtiment entièrement détruit

Le bâtiment de stockage 2 000 m² où s’est déclaré l’incendie a été entièrement détruit. La gendarmerie et les agents d’Enedis ont sécurisé le site.

Les pompiers de 5 casernes ont été mobilisés sur cette intervention. Un poste de commandement avait été mis en place. Le capitaine du SDIS de Saint-Brieuc, assisté du lieutenant du SDIS de Loudéac a dirigé les opérations.

Image spectaculaire de l’incendie à voir absolument sur le site du journal : « L’incendie s’est déclaré peu après 6 h ce 16 juillet 2019 ».

L’activité de l’entreprise est suspendue. Le sinistre a provoqué le chômage technique de cinq salariés. L’origine de l’incendie, est encore inconnue. Une enquête de gendarmerie a été ouverte. Selon nos informations, la piste accidentelle pourrait être privilégiée.