Une torchère près d’un méthanisateur, pourquoi faire ?

Pourquoi « torche »-t-on du gaz ?

Surtout le méthane gaz 28 fois plus dangereux que le fameux problème du CO2 ?

https://www.connaissancedesenergies.org/pourquoi-torche-t-du-gaz-150408?utm_source=newsletter&utm_medium=fil-info-energies&utm_campaign=/newsletter/le-fil-info-energies-20-septembre-2021

Torchage de gaz

Le Global Gas Flaring Reduction Partnership (GGFR) initié par la Banque mondiale vise à accompagner les États et les compagnies pétrolières dans leurs efforts de réduction du torchage. (©CCO-Alex Demas, USGS)

Lorsque l’on extrait du pétrole , celui-ci remonte souvent à la surface accompagné d’eau et de gaz (dit « gaz associé »). Après avoir été séparé du pétrole, le gaz peut être « torché », c’est-à-dire brûlé sur place, opération qui se manifeste par une flamme sortant d’une torchère.

Le torchage du gaz (« flaring » en anglais) se pratique principalement faute d’infrastructures de traitement et de transport gazoduc ou unité de liquéfaction qui permettraient sa commercialisation. Ces infrastructures sont différentes de celles utilisées pour le pétrole et leur rentabilité n’est pas assurée si les volumes de gaz associé sont faibles ou si les zones d’exploitation sont très reculées.

Le gaz est parfois aussi rejeté dans l’atmosphère sans être brûlé (« venting » en anglais). C’est la pire des solutions car on remet directement dans l’atmosphère du méthane, gaz à effet de serre au potentiel de réchauffement très supérieur à celui du CO2 produit par le torchage (aux côtés d’hydrocarbures volatils).

À défaut de pouvoir commercialiser le gaz associé, il existe deux autres principales alternatives au torchage :

  • le gaz peut être réinjecté pour renforcer la pression et le taux de récupération. Cette opération peut toutefois être techniquement compliquée (risque de corrosion des canalisations ;
  • le gaz peut être utilisé pour actionner une turbine électrique et satisfaire une partie des besoins énergétiques du site de production.

Au total, près de 145 milliards de m3 de gaz seraient torchés chaque année dans le monde(3), soit davantage que les consommations annuelles de gaz de l’Allemagne et de la France cumulées(4). La Russie, l’Irak et l’Iran comptaient, à eux trois, pour près de 39% des volumes mondiaux de gaz torché en 2018(5).

Cette pratique constitue une problématique environnementale sensible : elle engendrerait au niveau mondial l’émission de près de 350 millions de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des émissions annuelles d’environ 75 millions de voitures. En 2015, la Banque mondiale a lancé avec plusieurs gouvernements et groupes pétroliers une initiative « Zero Routing Flaring by 2030 » qui vise à mettre fin d’ici à 2030 aux opérations régulières de torchage de gaz sur les champs pétroliers.


En 2018, la Russie a torché près de 21,3 milliards de m3 de gaz selon les dernières estimations réalisées sur la base d’images satellitaires de la NOAA. (©Connaissance des Énergies, d’après Banque mondiale) dernière modification le 16 juillet 2020 Sources / Notes