Des mesures annoncées pour faciliter l’éolien (16/08/2022)

Il est de plus en plus certain que le gouvernement prépare des mesures pendant l’été qu’il annoncera à la rentrée. Les interventions de la ministre se multiplient sur ce sujet.

La course à la production d’énergie est lancée. Alors que la France fait actuellement face à une crise énergétique avec la moitié de son parc nucléaire à l’arrêt et la guerre en Ukraine, le ministère de la Transition énergétique a annoncé, jeudi 28 juillet, un plan d’urgence pour développer les énergies renouvelables.

« Dans cette période de forte inflation, la hausse du coût des matériaux de construction conduit au retard, voire à l’arrêt, de nombreux projets de production d’énergies renouvelables, leurs coûts réels n’étant plus couverts par le prix d’achat de l’électricité ou du biométhane garanti par l’État. On estime que 6 à 7 GW de projets solaires et 5 à 6 GW de projets éoliens sont actuellement menacés », explique le gouvernement.

Une série de mesures d’urgence

Face à cela, le ministère de la Transition énergétique a annoncé que les projets de production susceptibles d’être achevés rapidement seront autorisés à vendre leur électricité aux prix élevés du marché pendant dix-huit mois avant la prise d’effet des contrats. La hausse des coûts des matériaux pour tous les futurs projets de production d’énergie renouvelable électrique devrait également être prise en compte dans les prix garantis par l’État. La baisse des tarifs pour les projets photovoltaïques sur bâtiment pour l’année 2022 devrait, quant à elle, être gelée.

L’ensemble des projets renouvelables déjà lauréats d’appels d’offres verront leur puissance pouvoir être augmentée jusqu’à +40 % avant leur achèvement. Enfin, les installations de production de biométhane ayant obtenu leur autorisation environnementale bénéficieront d’un délai supplémentaire de mise en service.

« Les mesures annoncées par le gouvernement visent notamment à encourager les investissements dans le renouvelable en assurant certains bénéfices », explique l’économiste spécialiste de l’énergie Jacques Percebois. Pour aller plus loin, il faut aussi selon lui « faciliter les procédures qui concernent les installations de parcs éoliens ».

« En parallèle, la ministre lancera un nouvel appel d’offres photovoltaïque en Outre-mer, en Corse, et dans les Îles du Ponant (zones non interconnectées). Elle mettra également en œuvre un nouveau guichet tarifaire pour les installations photovoltaïques au sol de moins de 1 MW, situées sur terrains dégradés, urbanisés ou à urbaniser, ainsi que pour les traqueurs solaires », détaille aussi le gouvernement.

Un projet éolien offshore au large de l’île d’Oléron

Sur le plus long terme, le ministère de Transition énergétique a notamment annoncé repousser à plus de 35 kilomètres des côtes un projet éolien en mer au large de l’île d’Oléron, en Charente-Maritime. Concrètement, deux parcs offshore d’une puissance de 1 000 mégawatts (MW) chacun sont prévus en dehors des limites du parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis, pour répondre aux exigences des habitants de l’île.

« Le second parc pourra être situé encore plus au large avec une technologie qui pourra être flottante ou posée en fonction d’études préalables qui démarreront simultanément au premier parc », détaille le ministère. Au total, ces installations devraient permettre de fournir un volume d’électricité équivalent à la consommation de 1,6 million d’habitants, soit plus du double de la population de Charente-Maritime. Le gouvernement annonce lancer une « procédure de mise en concurrence » dès 2022 pour une mise en service « au début des années 2030 ».

La France, mauvaise élève européenne

Les énergies renouvelables représentent 20 % du mix électrique français. Cela fait de la France le seul pays de l’Union européenne à avoir manqué son objectif de 23 % qu’elle s’était fixé pour l’année 2020. À l’heure actuelle, un seul parc éolien offshore est en activité : celui de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), avec vingt-sept engins installés sur les quatre-vingts prévus. Le parc sera totalement opérationnel d’ici à la fin de l’année.

Faut-il relancer l’industrie du charbon en France et en Europe ?

Six autres parcs éoliens doivent être mis en service entre 2022 et 2027 : Fécamp (Seine-Maritime), île d’Yeu et Noirmoutier (Vendée), Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), Courseulles-sur-Mer (Calvados), Dieppe-Le Tréport (Seine-Maritime) et Dunkerque (Nord).

Le président de la République ambitionne d’ici à 2050 d’atteindre 100 gigawatts pour le solaire photovoltaïque et 40 gigawatts pour l’éolien en mer. Face à l’urgence, « l a vraie solution, c’est la demande , conclut l’économiste Jacques Percebois. Il faut que les consommateurs et en particulier les entreprises fassent des économies d’énergie . »

https://www.ouest-france.fr/economie/energie/energie-eolienne/le-plan-d-urgence-du-gouvernement-pour-developper-les-energies-renouvelables-2a9291a8-11bd-11ed-9ce7-fca4b088d7b5

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